Jean-Baptiste Willermoz et le Rite Ecossais Rectifié
par Jacques Rondat
(8 novembre 2018)
Le conférencier, qui est l’auteur d’une remarquable étude intitulée La Correspondance maçonnique échangée par Jean-Baptiste Willermoz et Claude-François Achard sous titrée « Un cours de Maçonnerie rectifiée » (Les Editions de la Tarente, 2017), s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs Alice Joly et René Leforestier, auteurs des 2 ouvrages encore incontournables sur Jean-Baptiste Willermoz et le Rite Ecossais Rectifié.
Il présente Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824), personnage très important de la Maçonnerie française et européenne du XVIIIe siècle. Il nous rappelle les principales étapes de sa vie et de son action à travers 4 thèmes : ésotérisme ; Franc-maçonnerie ; religion ; vie privée.
Jean-Baptiste Willermoz a reçu une éducation chez les jésuites jusqu’à l’âge de 12 ans. Il a probablement aussi bénéficié d’une aide familiale, peut-être aussi comme sa sœur, la future Madame Provensal, qui l’accompagnera durant toute sa vie. Il apprend donc à écrire, puis l’histoire, la théologie, la patristique, la philosophie, etc. Il est catholique. Apprenti dans le négoce de la soie, il deviendra un vrai professionnel, entrepreneur et ingénieur, alliant ainsi un côté très pratique par son métier à un besoin plus subtil de recherche spirituelle.
Sa carrière maçonnique fut extraordinaire. Elle commença au tournant du siècle. Il rencontra Martinès de Pasqually, Louis-Claude de Saint-Martin. Il fréquenta la Stricte Observance, fonda le Rite Ecossais Rectifié (convent des Gaules à Lyon en 1778), échangea une correspondance avec tout l’Europe maçonnique et nombre de princes régnants, s’opposa à Jean-Pierre-Louis Beyerlé, s’intéressa au magnétisme animal, etc.
Après la Révolution il s’illustra par son action dans sa ville de Lyon comme administrateur des hospices.
A sa mort c’est Joseph Antoine Pont qui hérite de ses archives et contribuera à les transmettre à la postérité ce qui nous permet aujourd’hui d’étudier à loisir ce grand Maçon, ce Régime maçonnique et la Franc-maçonnerie en général.
Au cours de l’échange de vues qui suit on insiste sur l’aspect hors normes du personnage. Il connaissait mieux que personne la Franc-maçonnerie de son temps, ayant reçu lui-même une soixantaine de grades. Malgré son éducation et son origine modestes, il parlait d’égal à égal avec les grands de ce monde qui recherchaient son entretien. A bien des égards, il apparaissait comme un professeur ou un Maître.
Conseil de lecture :
- Christine Bergé, L’au-delà et les Lyonnais, LUGD, 1995.